L'elfe s'attabla à sa place preférée près du feu, saisi une mandoline que lui tendit son tekmatay et commenca à egrener des notes, qui s'élevèrent lentement devant l'assemblée des différents guerriers présents, le fue de la cheminée crépitait, lorqu'il commenca son récit:
"Deux anges prennent leur envol de la plus haute tour du Mausolée... Une elfe aux ailes
dorées, émettant une douce lumière, pure, dégageant une aura dune douceur infinie. L'autre, ce qui semble un humain aux cheveux longs et blancs, vêtu intégralement d'un noir de jais, tout comme ses ailes que l'on discerne mal sur le fond sombre de la nuit, mais que l'on devine d'une envergure tout à fait respectable. Deux anges, physiquement très différents, mais unis du même amour sincère et sans limite. Partis, enfin, de cette chambre qui commençait à se transformer en une douce prison dorée...
Echappés, des responsabilités, enfin livrés à leur seul amour, planant parmi les nuages éclairés par la lumière argentée des étoiles et de la lune, gigantesque oeil rond qui semble les toiser depuis le fond de l'obscurité. Les étoiles, elles, donnent l'impression de veiller sur eux, innombrables âmes parmi lesquelles la propre mère d'Elyra, Elvea la tisseuse de rêves... Les deux amants profitent de cette nuit dont ils savourent le moindre instant : leurs ailes, l'or et les ténèbres, les portent sur les courants, virevoltant, tourbillonnant, main dans la main.
Comme il l'avait fait après le rêve du mariage de Seytahn, Thanos se dirige sans se presser vers le petit coin de paradis qu'ils sont les seuls à connaître. Cette vallée, nichée au coeur des montagnes, inaccessible si ce n'est pas les airs, à l'atmosphère réchauffée par la flamme magique d'un gigantesque dragon vivant dans une caverne, plusieurs dizaines de mètres sous cet eden. C'est insouciants et heureux qu'ils l'atteignent et s'y posent, s'étalant dans l'herbe haute avec forces rires et baisers. Rien n'a changé ici depuis leur dernière visite... Le lac, d'un bleu proche du turquoise, étirant ses eaux calmes au centre de la vallée. Les arbres aux feuilles toujours vertes abritent des oiseaux aux couleurs chatoyantes, dont les chants complexes ne se font malheureusement pas entendre diurne.
Mari et Femme redeviennent de simples et fougueux amants, la nature se courbant pour former un berceau aux deux êtres, unis, physiquement et spirituellement.
Le lendemain, le soleil darde ses rayons conquérants pour réveiller le monde qui ne peux vivre sans lui. La cruelle lumière se fit plus douce, caressante, lorsqu'elle atteignit les deux anges enlacés, nus, vivante image de la tendresse, de l'amour, et du bonheur simple.
C'est sans se presser qu'ils, se réveillèrent et se préparèrent à repartir, profitant encore un moment de ce paradis qui était finalement le leur. Puis, ils repartirent sans hésiter vers les cieux, fendant l'azur à la recherche d'une chose bien précise : un nouveau nid.
Ce fut au bout de plusieurs jours de vol, ponctués de nuit passées dans de chaleureuses auberges, qu'ils touchèrent au but : sous leurs yeux, une tour très haute mais au diamètre peu important, pointait vers le ciel comme une gigantesque flèche tirée par un titan pour percer le soleil. Ses murs, d'un marbre blanc strié de noir, présentait à se surface de nombreuses runes sculptées, incrustées dans cette roche qui, de toute évidence, était pétrie de sortilèges. Elle dégageait une impression de force immense, de solidité à toute épreuve. Intemporelle, éternelle, la tour se dressait dans des contrées chaudes et isolées, à la végétation tropicale et luxuriante. Descendant en tourbillonnant autour de la construction, le couple se remémorait se qui s’était dit à la dernière auberge où ils avaient fait escale : le lieu n'était pas maudit, mais il avait pendant très longtemps servi de demeure à un puissant sorcier... Et ce qui restait de pouvoir en ces murs avait fatalement attiré une horde de monstres assoiffés de mana, ce qui maintenait à l’écart les chasseurs de trésors et autres importuns. Se posant au pied de la tour, ils se rendirent compte que la porte d'entrée était condamnée par un éboulement... Qui devait sans doute être le vestige d'un ancien piège, déclanché par quelque créature peu prudente. Ils auraient besoin d'aide pour parvenir à entrer, et pour débarrasser la demeure de ses monstrueux occupants... "
A la fin de son récit, Lancderagon tint ce langage:
" Voici une des nombreuses légendes de mon peuple, eput être un jour, Julian et l'ordre des dragonniers seront eux aussi dans les légendes."
Puis son regard se perdit dans les flammes.